Tenue de protection contre les tiques : le projet de recherche se poursuit
Stopper la tique, vecteur de la maladie de Lyme
Né d’une réflexion sur les enjeux de prévention et de santé publique posés par la maladie de Lyme, le projet a pour objectif de trouver des solutions innovantes pour éviter les morsures de tiques. Contrairement aux approches existantes, il cherche à éviter l’utilisation de produits chimiques pour respecter l’équilibre naturel de la forêt et la santé des personnes qui y évoluent. Il s’agit de travailler sur la conception de matériaux textiles bio-inspirés.
Lauréat d’un concours interne ONF d’innovation en 2020, le projet a franchi une première étape clé en 2022 grâce à la mobilisation de toute une constellation de partenaires dont les principaux sont : le laboratoire INRAE Citique, l’agence spécialisée en design et innovation Proofmakers, l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI), l’agence de design en biomimétisme Big-Bang Project, le Centre européen d’excellence en biomimétisme Ceebios. Leur travail collectif n’aurait pas été possible sans le soutien financier essentiel d’AÉSIO mutuelle, mécène du projet via le Fonds ONF-Agir pour la forêt, et celui du Lab Innovation ONF qui fournit également un soutien méthodologique.
Tester et mieux connaître le comportement des tiques
Début 2025, les croquis des prototypes réalisés par Proofmakers et les protocoles de tests réalisés en partenariat avec INRAE Citique ont été validés. Avec le retour de la saison des tiques au printemps, les tests en laboratoire ont pu commencer. Ces tests ont consisté à observer le comportement des tiques face aux différents types de matières identifiées : pulvérulentes (poudres, sables, talc, etc.), adhésives, abrasives, chargées d’électricité statique. Des prototypes d’éléments de tenues ont également été mis sur les bancs de tests : labyrinthes à glisser dans les tissus, étanchéité au niveau des extrémités, velcros… L’analyse et le bilan des résultats vont permettre de resserrer le champ des possibles.
Les expériences sont aussi l’occasion de mieux comprendre le comportement des tiques – une des clés du succès du projet. C’est pourquoi il a été précieux de bénéficier du travail d’une étudiante en master FEM Agrosciences Environnement Territoires Paysages et Forêts, un cursus porté conjointement par AgroParisTech et l’Université de Lorraine, dans le cadre d’un stage de deux mois : ses conclusions ont permis d’en savoir plus sur les configurations possibles des labyrinthes et leurs effets sur les tiques aux stades nymphe et adulte.
Des pistes à explorer avant la prochaine saison des tiques
L’automne va être consacré à une nouvelle étape de prospective, qui devra aboutir à la recomposition de nouvelles solutions : une deuxième version des prototypes sera produite pour la prochaine saison des tiques qui démarre en avril. D’ici là, l’équipe dédiée au projet pourra intégrer des apports théoriques et pratiques complémentaires.
En effet, il a été proposé aux étudiants d’AgroParisTech qui, dans le cadre de leur cursus, doivent constituer une bibliographie, de se pencher sur la littérature scientifique mondiale dédiée aux méthodes permettant de bloquer les insectes de manière mécanique : des méthodes qui, par analogie morphologique, pourraient être appliquées aux tiques.
Par ailleurs, une piste inspirée par l’utilisation, dans un autre contexte, d’une plante qui présente une surface rugueuse a donné des signes positifs d’efficacité. Au regard de cette nouvelle piste, il s’agit désormais de sonder des professionnels de l’industrie verrière, du bois, du métal, de la bijouterie, pour savoir s’il est possible de reconstituer une structure équivalente à l’échelle micrométrique… car les forces qu’exercent les tiques à ces échelles lorsqu’elles marchent sont très faibles.
Les équipes de l’ONF et du Fonds remercient tous les partenaires et mécènes de ce projet qui doit se poursuivre l’an prochain.
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