Journée mondiale du climat
Incendies et dépérissements : conséquences du changement climatique
Experts et scientifiques s'accordent sur le fait que l’accélération du changement climatique est à l’origine d’épisodes répétés de sécheresse et d'une augmentation du risque d'incendie
Nous assistons aujourdhui à une très forte extension des surfaces soumises à ce risque d’incendie, et simultanément à un allongement des périodes de l'année pendant lesquelles ce risque s'exprime. Ces constats inquiétants nous montrent bien l’importance de mener une gestion soutenue des forêts puisque généralement les zones gérées et entretenues sont moins sensibles.
Les incendies ne sont pas les seuls signaux du changement climatique, nous assistons aussi à de nombreux dépérissements.
L'évolution du climat vers des situations plus stressantes pour la végétation, avec plus de sécheresses et plus de canicules, rend nécessairement les forêts plus sensibles, et davantage soumises à des proliférations de pathogènes. Par exemple, la chalarose du frêne ou encore la maladie de l'encre du châtaignier, ont été des pathogènes particulièrement destructeurs ces dernières années. De ce fait, alors que les forêts étaient jusqu’à présent dans un état de santé globalement satisfaisant, les situations de dépérissement, dans lesquelles elles apparaissent en grande difficulté, sont en train de se multiplier et certainement de s'accélérer.
Forêt mosaïque : la solution ?
Depuis plus de dix ans, les forestiers analysent ce contexte incertain de changement climatique et utilisent des outils permettant, entre autre, de savoir à quel endroit et sur quelles essences la menace pèse réellement, et comment il est possible d'agir pour favoriser la résilience des peuplements forestiers.
Pour atteindre cette résilience des forêts au changement climatique, il faut miser sur une plus grande diversité des essences au sein d'un peuplement forestier. Autrement-dit, s'appuyer à la fois sur certaines essences déjà présentes dans les régions touchées, sur d’autres plus méridionales et dont on sait qu’elles sont plus résistantes aux phénomènes de sécheresse et de canicule et, de façon beaucoup plus marginale, sur des essences plus exotiques qui feront l’objet d’expérimentations très contrôlées et à toute petite échelle.
C'est ce nouveau modèle de forêt, basé sur la diversité des essences, et également sur la diversité des traitements sylvicoles, que l'on appelle "forêt mosaïque".
Le grand public a aussi un rôle important à jouer
Un travail de pédagogie est à réaliser auprès du grand public, qui est confronté à des changements parfois brutaux du paysage forestier environnant. Il est nécessaire de rappeler que ce paysage est depuis toujours en mouvement et que les grandes forêts publiques que nous connaissons n'ont pas toujours été là et sont, pour la plupart, le fruit du travail des hommes.
De plus, si le rôle premier des arbres et de la forêt est de stocker du carbone, le matériau bois constitue aussi l’un des leviers majeurs de l’atténuation des effets du changement climatique. D'une part, le stockage du carbone perdure dans les produits bois que chacun peut utiliser au quotidien (charpente, meubles…), et d'autre part, l'utilisation du bois au détriment d’autres matériaux énergivores, comme l’acier ou le béton, permet d’aboutir à un bilan carbone favorable. Il est donc du devoir de l'ensemble de la société de tendre vers un usage beaucoup plus important du bois.
Conférence digitale : jeudi 8 décembre à 17 h
A l'occasion de la Journée mondiale du climat, l’ONF et le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF) témoignent de leurs actions à travers une conférence digitale : "La prévention des incendies face au réchauffement climatique".
Avec la participation de :
- Albert MAILLET, directeur forêts et risques naturels à l’ONF
- Christophe BARBE, directeur des délégations PACA et Corse du CNPF
Contribuez vous aussi à soutenir les actions en faveur de la forêt !
Particuliers, entreprises, faites un don ! Vos dons d'aujourd’hui permettent les changements de demain.