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Sauvegarde du grand tétras : réussite d’un chantier complexe dans les Pyrénées

Espèce emblématique des Pyrénées, le grand tétras ou grand coq de bruyère est menacé. Dans les forêts de l’Ayré et de la vallée de Barèges, subsiste l’infrastructure d’un ancien funiculaire. Grâce au mécénat, un projet d’enlèvement de câbles dangereux pour le gallinacé a pu être mis en œuvre en 2024 par l’ONF.

Le grand tétras, une espèce en danger

Dans la forêt domaniale de l’Ayré, une réserve de faune sauvage a été mise en place pour conserver la population de grand tétras, espèce emblématique des Pyrénées, protégée et inscrite sur la liste rouge des espèces menacées en France.

Cette forêt et la forêt syndicale de la vallée de Barèges, à son aval, sont traversées par un ancien funiculaire qui desservait les infrastructures EDF du barrage de la Glère, puis la station de ski de Barèges, avant d’être abandonné dans les années 2000. Aujourd’hui, la présence de nombreux câbles le long de cette ancienne infrastructure constitue une cause de mortalité notable pour les grands tétras, en raison du risque de collision.

Ainsi, l'ONF a mis en œuvre un projet destiné à démonter les câbles abandonnés qui présentait un objectif triple : réduire la mortalité de l’avifaune, en particulier du grand tétras ; éliminer un point noir paysager ; éviter les risques d’accidents pour les forestiers et les usagers de la forêt.

Grand tétras des Pyrénées - ©Pierre Cadiran / ONF

Dans ce projet, au-delà de l’aspect technique, le volet financier constituait un obstacle majeur. Sans le soutien du mécène Telespazio et de la Commission syndicale de la Vallée de Barèges, cette opération n’aurait pas pu voir le jour. Aujourd’hui, l’infrastructure n’est plus aussi visible dans le paysage. Aucune entrave ne gêne dorénavant les déplacements des oiseaux à l’intérieur de la forêt. L’ONF espère voir les populations de grand tétras poursuivre leur développement dans ce secteur.

Julien Rondeau, technicien forestier ONF

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Un chantier complexe achevé

La principale difficulté du chantier a résidé dans l’extraction des câbles situés dans une zone escarpée, densément boisée. Dans les cas où l’accès en quad était impossible, le transport des câbles s’est fait à dos d’homme sur plusieurs kilomètres. L’autre risque majeur était lié au travail en hauteur, les opérateurs intervenant à plus de huit mètres du sol pendant toute la durée des travaux.

L’aboutissement du projet a permis de faire avancer la réflexion sur l’évacuation de ce type d’infrastructures : l’ONF souhaite désormais étudier la suppression de la ligne électrique aérienne qui longe l’ancien funiculaire.

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