©Caroline CREMADES / ONF

Restaurer les tourbières de Lozère

En 2025, un vaste projet de préservation des réseaux humides a vu le jour en Lozère, sur les massifs forestiers de Charpal et de Croix-de-Bor. Lancé grâce au soutien de Castorama, ce projet appuie l’engagement de l’enseigne en faveur des terreaux sans tourbe.

Les tourbières, des ressources en eau essentielles

La Lozère est le département qui présente la plus grande concentration de zones humides du Massif central. Constitués en un vaste réseau, ces milieux humides se développent dans un contexte rural où les boisements constituent la composante dominante du paysage. Les sources de plusieurs cours d’eau, dont des affluents de la Truyère et du Lot, y sont abritées. En leur cœur, le lac de Charpal constitue la principale réserve d’eau potable du bassin démographique de la ville de Mende, préfecture de la Lozère, où vivent plus de 12 000 personnes.

Ressources en eau, régulateurs hydrologiques, réservoirs de biodiversité, puits de carbone… ces écosystèmes jouent un rôle polyvalent central. Mais plusieurs pressions s’exercent sur les zones humides : fermeture des milieux par colonisation naturelle de résineux plantés à partir des années 1950, effets du changement climatique et, parfois, piétinement du bétail.

C’est pourquoi, s’inscrivant dans la politique de conservation développée par l’ONF sur le département, en partenariat étroit avec le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) Occitanie, un projet a vu le jour, qui donne la priorité à la restauration des tourbières. Il concerne le massif forestier de Charpal ainsi que la forêt domaniale de la Croix-de-Bor, secteurs abritant à eux deux plus de 800 hectares de zones humides et tourbières.

Tourbière de Peyre-plantade Sud, en forêt domaniale de Croix-de-Bor, juin 2024. - ©Cécile Guerin / ONF

Premières actions de restauration

Au cours de l’été 2025, les équipes de l’ONF ont travaillé sur deux sites. Sur celui dit de Combe Grosse, une tourbière avec des prairies humides couvrant 23 hectares, un travail de dégagement a été effectué. Priorité a été donnée à la coupe des épicéas communs : en effet, cette essence pompe énormément d’eau dans le sol. L’enlever permet à l’eau de rester dans la zone humide.

Sur le site de la Colagne constitué de 37 hectares de zones humides, une des sources alimentant la tourbière avait été captée afin d’alimenter les points d’eau destinés à abreuver les troupeaux de vaches qui y pâturent en été. Le captage s’étant révélé artisanal et inadapté, il s’est agi de remettre l’installation aux normes afin d’éviter le gaspillage de la ressource en eau. Le secteur de la source a été protégé par un enclos afin que les vaches n’en piétinent pas la flore remarquable.

Intervention des équipes de l’ONF pour dégager les épicéas qui colonisent la tourbière de Combe Grosse, août 2025. - ©Cécile Guerin / ONF

L’engagement de Castorama en faveur des terreaux sans tourbe

Les tourbières jouent un rôle fondamental dans la régulation du climat et la préservation de la biodiversité. Elles stockent d’importantes quantités de carbone, filtrent l’eau et abritent des espèces animales et végétales uniques. Pourtant, l’extraction de tourbe par l’industrie du jardinage pour la fabrication du terreau contribue à leur dégradation, mettant en péril ces réserves naturelles.

Dans un contexte où la demande en terreaux devrait continuer à progresser, l’Office français de la biodiversité (OFB) recommande d’éviter l’utilisation de la tourbe dans les terreaux, afin de préserver ces écosystèmes déjà fragiles. Outre son engagement en tant que mécène du Fonds pour soutenir les projets de restauration des zones humides en Lozère, Castorama va plus loin. Depuis avril, l’enseigne a totalement arrêté ses approvisionnements en terreaux contenant de la tourbe, pour ses marques propres. À partir de décembre, cette mesure sera étendue aux marques nationales distribuées par l’enseigne. Pour garantir la qualité et la performance des alternatives, Castorama collabore étroitement avec ses fournisseurs pour développer des substrats à base de fibres de coco et fibres de bois, des solutions plus durables et plus respectueuses de l’environnement.