Massif littoral unique, la forêt domaniale de l’Estérel, dans le Var, est réputée pour la diversité et la beauté de ses paysages. La forte fréquentation touristique et le risque d’incendie ont fragilisé ce patrimoine naturel. Fin 2024, l’ONF a pu mener une série de travaux grâce au mécénat.
Situé en bord de Méditerranée, le massif de l’Estérel, d’origine volcanique, couvre le sud-est du Var. La flore y est dense : végétation de maquis et broussailles côtoient pins et chênes. De nombreuses espèces protégées sont également présentes : tortue d’Hermann, lézard ocellé, faucon pèlerin…
Le classement du cap Dramont, véritable condensé de l’Estérel sur à peine cinquante hectares, situé sur la commune de Saint-Raphaël, a permis de le sauver de l’urbanisation. Cependant, la forte fréquentation par les touristes et les randonneurs, ainsi que le risque accru d’incendie, en font un patrimoine vulnérable qui nécessite une attention permanente des forestiers.
Le cap du Dramont est un lieu intensément fréquenté, toute l’année. Son insertion dans le tissu urbain offre un lieu de balades sportives ou contemplatives apprécié tant des résidents que des touristes. Devant un tel engouement, la préservation de la végétation méditerranéenne est nécessaire car elle permet d’atténuer les effets de l’érosion des épisodes méditerranéens courants sur ces reliefs.
Vincent Lakiere,
responsable ONF de l'unité territoriale Estérel Dracénie Verdon
Faune, flore, usagers : favoriser une présence conjointe et respectueuse
Pour répondre aux divers usages du milieu forestier et préserver la biodiversité locale, un projet de restauration et de mise en valeur des sentiers de randonnées pédestres du massif a été élaboré. L’objectif était de protéger les espèces sensibles tout en permettant aux usagers de découvrir les paysages typiques des chaînes cristallines de Provence. En effet, le balisage et la sécurisation des sentiers sont propices à canaliser la population, évitant ainsi le dérangement de la faune et le piétinement de la flore.
Afin de recentrer le public sur le sentier menant au cap Dramont et de limiter l’érosion, des marches en pierres sèches ont été introduites. Le bitume qui enrobait les pistes a été enlevé : depuis la barrière du Poussaï jusqu’à la maison forestière, les chemins ont été rendus à leur aspect naturel. Au port du Poussaï, des protections, appelées ganivelles, ont été mises en place pour canaliser les flux de piétons. Des fascines ont également été installées pour favoriser la stabilité du sol et l’ancrage de la végétation. Enfin, un sentier a été matérialisé à destination des grimpeurs pour les mener aux voies d’escalade du site.
Un projet exigeant, entièrement financé par le mécénat
Le projet s’est inscrit dans un environnement exigeant : la présence de barres rocheuses exposait le site à des risques de chutes de pierres et les fortes déclivités pouvaient compliquer l’accessibilité et la sécurisation des interventions. La mise en œuvre des travaux a également impliqué de s’adapter aux conditions météorologiques, à la présence des tortues d’Hermann et à la forte fréquentation du site, imposant une planification rigoureuse des interventions. En à peine deux mois, les travaux ont été entrepris par l’ONF, entièrement financés par un unique mécène : un grand merci au supermarché Leclerc de Saint-Raphaël.
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