Forêt d'Écharcon : le coup d'envoi de la plantation a été donné !

La forêt communale d'Echarcon souffre du changement climatique et près de 50% de sa superficie est touchée par la maladie du chancre du châtaignier. Une opération de reconstitution d'envergure est donc nécessaire.
13/12/2023

Inauguration de la plantation et retour sur le projet

Le lundi 9 décembre 2023 a marqué le début de la plantation du projet de reboisement dans la forêt communale d'Écharcon. Le Fonds ONF-Agir pour la forêt et les équipes de l'Office National des Forêts (ONF) ont coordonné l'inauguration du chantier de reboisement réalisé en partenariat avec la commune, et soutenu par de nombreux mécènes.
Suite au dépérissement de nombreux arbres ayant souffert de la maladie du chancre, cette forêt d'Essonne (91) nécéssitait une intervention rapide et d'envergure : replanter 6,5 ha, soit 25% de la superficie de la forêt avec de nouvelles essences pour ralentir la progression du chancre tout en aidant la forêt à s'adapter au changement climatique. En quelques mois seulement, les fonds nécéssaires ont été collectés, le terrain préparé et la plantation commencée. Une (ré)action véloce rendue possible grâce au mécénat et à la mobilisation collective de nombreux donnateurs particuliers et entreprises.

Les équipes de l'ONF présentant le déroulement du projet au Maire d'Écharcon et aux mécènes présents

Les équipes de l'ONF présentant le déroulement du projet au Maire d'Écharcon et aux mécènes présents

Au delà de l'objectif essentiel de préservation de la biodiversité et du couvert forestier, le projet de reboisement a aussi été l'occasion de renforcer le rôle crucial de la forêt en tant que puits de carbone et préparer cette dernière à survivre de manière pérenne dans un contexte de dérèglement climatique. A cette fin, les essences sélectionnées pour remplacer les chataigniers morts de la maladie du chancre sont diverses : chêne sessile, cormiers, pin de salzmann... L'inauguration a été l'occasion de revenir sur les détails du projet et a été rythmée par des échanges enrichissants entre les parties prenantes, qui ont souligné une volonté commune de comprendre et d'investir davantage dans la préservation de cet écosystème vital pour notre société.

Des échanges marquants, qui ont changé la vision de certaines personnes présentes :

Je tenais à vous faire part de tous mes remerciements pour nous avoir permis de rejoindre le Fonds ONF-Agir pour la forêt. Cela nous a conduit à concrétiser notre engagement par une opération de reboisement et nous nous sentons encore un peu plus utiles, au-delà de notre métier. Merci aux équipes présentes pour leurs explications, assurément, nous ne regarderons plus la forêt de la même manière...

Vincent LEVAIQUE, Président du cabinet d'expertise comptable Levaique

Le projet en infos clés

> Thématique du projet : Planter et régénérer pour demain

> Année de réalisation : 2022-2023

> Porteur du projet : Direction territoriale ONF Seine-Nord

> Localisation : Forêt communale d'Écharcon

> Région : Île-de-France

> Département : Essonne (91)

> Essences plantées : Chêne sessile, feuillus précieux forestiers (cormiers...) et conifères (pin de salzmann...)

> Surface plantée : environ 6,5 ha

> Soutenu par : donateurs particuliers et entreprises mécènes

Maladie du chancre : qu'est-ce que c'est ?

Arbres morts de la maladie du chancre
Arbres morts de la maladie du chancre - ©ONF

Origines

Causé par le champignon Cryphonectria parasitica, le chancre du châtaignier constitue une menace sérieuse pour cette essence. Originaire d'Asie, ce champignon a été introduit accidentellement aux États-Unis au début du XXe siècle lors de la plantation de châtaigniers asiatiques, dévastant le châtaignier américain et entraînant une quasi-disparition de cette espèce de son habitat naturel.

Repéré pour la première fois dans l'hexagone en 1956, le chancre s'est depuis répandu dans toute la châtaigneraie française et à travers toute l'Europe. Outre le châtaignier, ce champignon peut également attaquer le chêne, bien que les dommages causés à cette essence soient moindres.

Symptômes

CNTRL, (s.d.) Chancre : "Érosion ou ulcération cutanée [...]". Si le chancre est connu en tant que maladie, il est intéressant de souligner que le mot désigne aussi un symptôme et que les deux ne sont pas sans lien...

Le chancre du châtaignier se manifeste par plusieurs symptômes distinctifs sur les arbres infectés. Initialement, une coloration rougeâtre apparaît localement sur l'écorce, suivie de fissures et de craquelures. Ces lésions progressent, entraînant le dessèchement des tissus autour de la zone infectée. Les fructifications du champignon, de couleur rouge, peuvent être observées sur le chancre pendant une grande partie de l'année, ajoutant à son apparence distinctive.

Au-dessus du point d'infection, les branches ou les rameaux peuvent présenter des feuilles de taille réduite, moins vertes ou entièrement desséchées si la circulation de la sève a été interrompue. Autre particularité, ces feuilles sèches ne tombent pas naturellement à l'automne. En outre, des rejets peuvent se former en dessous des chancres (zones errodées) du tronc, témoignant d'une réaction de l'arbre pour tenter de survivre à l'infection. Sur les rejets et jeunes plants, les symptômes sont généralement plus visibles avec des lésions allant de l'orange au rouge sur l'écorce.

Cette maladie entraîne des dégâts graves qui, à terme, provoquent souvent le dépérissement de l'arbre infecté, surtout chez les espèces de châtaigniers les plus sensibles.

Pistes de lutte biologique contre le chancre du châtaignier

D'après le Département de la Santé des Forêts dans cet article, il existe un virus dit "hyper parasite" du champignon responsable de la maladie du chancre du châtaignier qui en amoindrirait la virulence. En empêchant ce dernier d'atteindre les couches profondes de l'écorce et du bois, le virus permettrait à l'arbre d'éviter de subir des lésions sévères, évitant ainsi son dépérissement. Cependant, la transmission du virus nécessite la fusion entre une souche saine de Cryphonectria parasitica (champignon causant la maladie du chancre) et une souche infectée, alors même que les souches infectées se reproduisent plus difficilement, limitant ainsi la rapidité de la diffusion du virus et son efficacité dans la lutte contre une recrudescence sévère de la maladie.