Préserver la qualité du bois de chêne contre les insectes dépréciateurs

Développé dans le bassin ligérien, ce projet consiste à étudier deux types d'insectes et leurs champignons associés, impliqués dans le dépérissement du chêne.

La piqûre du chêne noir, quand elle ne tue pas l'arbre, entraîne une dépréciation de la qualité et de la valeur économique du bois. Elle est provoquée à la fois par les insectes qui viennent créer des galeries où pondre et par les champignons déposés pour nourrir les larves. Les effets sur le bois varient selon les espèces d'insectes et de champignons. 

Ce projet, lancé en 2023, soutenu par Courvoisier, en partenariat avec l'Inrae et l'Université d'Orléans, propose d'étudier deux types d'insectes et leurs champignons associés, impliqués dans les dépérissements de chênes et dans les dépréciations de grumes – les troncs, une fois les arbres abattus. Trois enjeux principaux orientent les actions : identifier les peuplements à risque et, parmi eux, les arbres particulièrement à risque ; mieux évaluer la qualité du bois touché par la piqûre.

Collecte d'insectes dépréciateurs du chêne en forêt de Vierzon, en juin 2023. - ©Aline AUBERT

Ces galeries, que l'on appelle piqûre, peuvent occasionner, lorsqu'elles se trouvent dans le bois de cœur, une dépréciation du bois et le rendent impropre à certaines utilisations, en particulier l'usage en tonnellerie. Il y a globalement, au sein de la filière bois, un déficit de connaissances sur le phénomène et un besoin important de mieux le comprendre.

François-Xavier Saintonge, expert national du dépérissement forestier, Département de la Santé des forêts, Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Un panel de neuf forêts domaniales

Neuf forêts domaniales ont été sélectionnées pour l'étude : cinq d'entre elles – Tronçais, Vierzon, Blois, Bercé, Le Gâvre – ont déjà fait l'objet d'une campagne d'échantillonnage. Les massifs d'Orléans-Ingrannes, de Châteauroux, de Senonches et de Moulières viendront compléter ce panel en 2024 et 2025. Sur l'ensemble des parcelles, les forestiers prélèveront des données forestières classiques (hauteur, diamètre, densité...) et estimeront le degré de dépérissement des arbres. Ensuite, débutera une seconde saison d'échantillonnage, sur laquelle interviendront deux doctorants et un ingénieur qui rejoindront l'équipe en 2024 pour poursuivre et inscrire ces expérimentations dans un cadre européen. 

Visite en forêt de Vierzon, dans le cadre du projet d'étude des insectes dépréciateurs du chêne.